Le 21 mai 2017, le peuple suisse a accepté la loi révisée sur l’énergie. Celle-ci poursuit plusieurs objectifs à réaliser d’ici 2050. La sortie progressive du nucléaire en fait partie, motivée notamment par la catastrophe de Fukushima au Japon. Elle prévoit également une série de mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique du pays, à tous les niveaux : transports, bâtiments, entreprises, réseaux électriques, etc. Enfin, la loi privilégie les filières de production renouvelables indigènes, parmi lesquelles figurent l’énergie hydraulique (ou les ouvrages hydroélectriques), les panneaux solaires photovoltaïques et les éoliennes.
La Suisse dispose d’un terreau fertile pour le développement de ces énergies locales et propres. Si l’hydraulique occupe depuis longtemps une place de choix dans le mix énergétique de notre pays, le solaire et l’éolien disposent tous deux d’un potentiel considérable, pour l’instant sous-exploité. Afin de tenir nos objectifs climatiques, ils sont appelés à prendre une part grandissante dans notre production d’énergie. Ils sont, du reste, complémentaires, et leur combinaison offre de nombreux avantages.
En effet, les éoliennes connaissent leur pic de production en hiver, au moment où les panneaux solaires faiblissent, faute d’ensoleillement suffisant. Un développement des deux filières en parallèle représente donc une solution de choix pour accroître notre indépendance énergétique et promouvoir une production d’énergie locale.
Un objectif louable qui est cependant bien loin d’être réalisé. Les projections prévoient que l’éolien représente jusqu’à 10% de la production d’électricité en Suisse d’ici à 2050. Or, à ce jour, les quelques 40 installations existantes ne fournissent que 0,2% de notre consommation totale. Le fossé est donc considérable, mais il est loin d’être infranchissable.
En effet, selon les estimations, la construction de 800 nouvelles éoliennes pourrait suffire à concrétiser les objectifs énergétiques de la Suisse pour 2050. Celles-ci seraient réparties sur 120 petits parcs, évitant ainsi la création d’installations gigantesques, peu compatibles avec notre géographie.
En somme, les objectifs définis par la Confédération et validés par le peuple rendent impérative la transition vers les énergies renouvelables, et l’éolien est appelé à y prendre davantage de place. Ce processus pourra se faire sans gros bouleversements, en respectant nos paysages et les habitants des régions concernées.