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Démantèlement et recyclage des éoliennes

Quelle fin de vie pour une éolienne ?

Une éolienne de 3 MW – comme celle de Charrat en Valais – produit annuellement 6 à 7 GWh d’électricité, pour environ 1700 ménages suisses, pendant près de 25 ans. Et que se passe-t-il ensuite ? Tour d’horizon des différentes solutions de revalorisation qui existent, après toutes ces années de bons et loyaux services.

Si la question n’est pas tout à fait l’ordre du jour en Suisse, sauf pour le parc éolien du Mont-Crosin qui a récemment accueilli des éoliennes plus puissantes, le démantèlement des éoliennes est d’actualité chez nos voisins. Le plus souvent, ces moulins à vent, installés pour la première fois dans les années 80, sont démantelés en une semaine pour être remplacés par des éoliennes de nouvelle génération (repowering) ou alors des travaux de renaturation sont ordonnés pour assainir le site et lui rendre son état initial. Afin de supporter les coûts engendrés par ces démantèlements, la plupart des cantons exigent qu’un fonds soit alimenté pendant l’exploitation, en fonction du nombre de machines.

Démantèlement et recyclage

Une éolienne de 3 MW représente près de 840 tonnes de béton, 300 tonnes d’acier et 25 tonnes de matériaux composites. En fin de vie, cette dernière est souvent vendue et réinstallée pour des projets énergétiques dans des régions moins développées (Afrique, Maghreb, Europe de l’Est). Lorsque cela n’est pas possible, il faut faire appel aux filières de recyclage et de valorisation qui sont déjà bien établies. Le béton et l’acier constituent 95% de la masse des éoliennes et, bien que ces matériaux soient encombrants, leur valeur marchande permet souvent de couvrir les frais du démontage. Sachant qu’ils sont composés de matériaux inertes, les socles en béton armé des fondations peuvent soit rester en place soit être démontés. S’ils restent en place, ils sont recouverts de terre végétale pour une intégration paysagère en bonne et due forme. Si le repowering est envisagé, le béton armé des fondations est trié, concassé et déferraillé pour être réutilisé sous forme de granulats dans le secteur de la construction. Les matériaux ferreux, cuivreux et minéraux provenant de la filière éolienne sont donc facilement valorisables. L’enjeu se situe plutôt au niveau du devenir des pales, qui contiennent des matériaux composites thermoplastiques, plus difficilement valorisables.

Des solutions existent déjà

Une solution innovante a été mise au point pour recycler les pales fabriquées avec des fibres de verre. Elles peuvent être broyées et valorisées comme combustible dans les cimenteries, en remplacement des carburants fossiles traditionnellement utilisés, comme le mazout. Les cendres servent ensuite de matière première dans la fabrication du ciment. Cette technologie évite donc la production de déchets. Une autre possibilité consiste à utiliser le broyat de pales pour fabriquer de nouveaux matériaux composites aussi résistants que les composites à base de bois. De très nombreux usages peuvent être envisagés, comme des dalles de sol, des glissières de sécurité le long des axes routiers, des plaques d’égout, des skateboards, des meubles ou des panneaux pour le bâtiment. Le recyclage des pales en fibre de carbone est plus complexe. Des ingénieurs planchent activement sur des solutions de récupération des fibres de carbone par l’action de hautes températures ou de très fortes puissances électriques pulsées. D’une manière générale, du fait de sa solidité et de sa légèreté, la fibre de carbone est un matériau d’avenir. Elle occupe d’ailleurs une place de choix dans les industries automobile, aéronautique ou encore sportive. Sachant que les mêmes matériaux sont utilisés dans tous ces secteurs, des ponts pourraient être trouvés, avec, à la clé, une revalorisation des différents gisements et la création et de nouveaux emplois.

Un avenir prometteur

Même s’il n’existe donc aucun procédé de valorisation à grande échelle pour les produits à base de fibre de carbone à l’heure actuelle, des solutions inventives font leur apparition. Ainsi, des architectes ont déjà commencé à valoriser des morceaux de pales d’éoliennes pour concevoir du mobilier urbain, des aires de jeux, des bancs publics, des abribus ou des murs antibruit. Encouragés par une réglementation de plus en plus stricte en matière de recyclabilité des composites, les fabricants envisagent aussi une nouvelle solution pour l’avenir : celle du recours aux composites thermoplastiques. Ces matériaux composites affichent des performances mécaniques égales à celles des thermodurcissables mais présentent également l’avantage de pouvoir être refondus après usage, pour un recyclage plus économique et plus respectueux de l’environnement.

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