Le Congrès national de l’énergie éolienne a rassemblé environ 200 personnes aujourd’hui à Berne. Les principaux acteurs et actrices du secteur éolien suisse étaient là pour découvrir les dernières actualités et développements du domaine. Et il y avait beaucoup de sujets réjouissants à présenter!
Le congrès était organisé par Suisse Eole et l’Association des entreprises électriques suisses (AES).
Deux parcs romands dans les starting blocks
Le parc de Sur Grati, prévu sur le territoire des communes vaudoises de Vallorbe, Vaulion et Premier, a vu son permis de construire confirmé par le Tribunal fédéral ce printemps. Les travaux devraient démarrer bientôt pour une mise en service attendue à la fin de l’année 2026. Ses 6 éoliennes devraient produire 45 millions de kWh par an, suffisamment pour 11’000 ménages de la région.
Du côté de Tramelan (BE), les travaux ont démarré au mois d’août 2025, avant d’être interrompus pour accomplir quelques formalités administratives manquantes. Ils devraient reprendre prochainement. Ce parc comptera 6 éoliennes et produira 28 millions de kWh par an.
Approvisionnement électrique solide
Le plan d’action 2025 de Suisse Eole comprend plusieurs exemples montrant que les communes peuvent assurer une grande partie de leurs besoins en électricité grâce au développement de l’énergie éolienne. Eriswil (BE) couvre largement la consommation de ses 1300 habitants avec une seule éolienne. «La commune de Val-de-Ruz, avec une population de 17’000 personnes, réussit à couvrir elle-même plus de 100% de ses besoins en électricité avec 12 éoliennes. Même la ville de Lausanne arrive à couvrir 35% de la consommation d’électricité de ses 140’000 habitants avec 8 éoliennes », a expliqué Lionel Perret, directeur de Suisse Eole.
2.3 TWh d’électricité éolienne d’ici 2030
Grâce au soutien du Conseil fédéral, l’objectif de 2,3 TWh d’électricité éolienne par an en Suisse devrait être atteint d’ici 2030. Mais il faudra l’implication des cantons et des communes concernées. Suisse Eole et l’AES estiment que la Suisse sera capable de produire 5 TWh d’électricité éolienne par an en hiver à partir de 2035. « D’après l’étude Avenir énergétique 2050 que nous avons menée, il est clair que sans énergie éolienne, la sécurité de l’approvisionnement en Suisse en hiver sera plus difficile à réaliser et coûtera nettement plus cher », a indiqué Nadine Brauchli, responsable du département Énergie de l’AES.
Soutien populaire
Un sondage réalisé par gfs.bern pour l’AES montre que pour la population, la promotion des énergies renouvelables est l’élément central d’une politique énergétique crédible. Par ailleurs, 59% des personnes interrogées ne verraient pas d’inconvénient à apercevoir une éolienne depuis leur balcon.
Ce soutien populaire est aujourd’hui incarné concrètement par 13 associations Pro Eole cantonales ou régionales. En Suisse romande, on en trouve dans les cantons de Fribourg, Genève, Neuchâtel, Vaud et Berne.
Complémentarité solaire-éolien
Nadine Brauchli a rappelé que les éoliennes fournissent deux tiers de leur électricité en hiver. «Elles contribuent de manière décisive à ce que l’approvisionnement en électricité de la Suisse en hiver soit globalement garanti. L’éolien complète également à merveille le photovoltaïque et l’hydroélectricité.» Cette approche a été confirmée par Wieland Hintz, responsable Énergie Solaire à l’OFEN: «En été, le soleil brille, en hiver, le vent souffle. Nous gagnerions à rechercher le mix énergétique optimal entre photovoltaïque et éolien. Pour un approvisionnement sûr en électricité en hiver, le développement systématique de l’énergie éolienne n’est pas une option, il est plus qu’indispensable!»
Oiseaux moins menacés que prévu
Le congrès a aussi permis de présenter les résultats de l’étude Life Eurokite sur la mortalité des milans royaux. Elle a révélé que les éoliennes présentent un risque nettement moins élevé que prévu pour ces oiseaux. Si 69% des décès peuvent être attribués aux activités humaines, plus d’un tiers sont des empoisonnements ou des tirs. Les éoliennes ne causent quant à elles que 3,8% des décès, contre 9,9% pour les lignes électriques. Il faut bien entendu continuer à planifier les parcs éoliens de façon à protéger les oiseaux au maximum.